Message clé en guise de Résumé :

La situation sécuritaire au niveau national est globalement calme mais reste volatile. Toutefois, de l’avis des informateurs clés interviewés, les localités de Birao, Zemio, Obo, Bocaranga, Paoua, Markounda et Ndélé demeurent toujours dans la spirale d’insécurité et de violence, engendrant la perturbation de la chaine d’approvisionnement et l’inaccessibilité de certaines zones de production.

Le niveau d’approvisionnement des marchés en aliments de base est tassé dans presque tous les marchés suivis par le PAM.  L’offre du maïs et du manioc dans le centre et la partie Sud-Est du pays, a considérablement diminué par rapport à son niveau saisonnier/habituel. Toutefois, Les importations en provenance du principal pays pourvoyeur de la RCA (Cameroun) se poursuivent mais au ralenti en raison de la mauvaise qualité des infrastructures routières et de la lourdeur des procédures de contrôle le long de ce corridor. Les marchés de Birao, Zemio, Obo, Ndélé et Batangafo sont particulièrement les plus affectées par la baisse de l’offre en raison des contraintes cumulées de la chaine d’approvisionnement notamment l’accessibilité physique, l’enclavement et la recrudescence de l’insécurité civile par endroit.

L’évolution de prix des denrées alimentaires est caractérisée par une hausse généralisée de prix par rapports à leurs niveaux saisonniers ou habituels/Moyenne de 5 dernières années.  L’amplitude de variation est de l’ordre +31% pour le Niébé, +29% pour la viande, +26% pour le riz importé, +21% pour l’arachide, +16% pour le manioc et +12% pour le maïs.  De même, excepté le riz importé et la viande rouge, la tendance de prix de juillet 2023 demeure en hausse pour tous les produits comparativement au niveau de la même période de l’année 2022.    Cependant, malgré la persistance de la pénurie de carburant et subséquemment l’augmentation des coûts de transport, la situation de prix du mois de juillet 2023 est restée par rapport à celle du mois précédent relativement stable (maïs et manioc).  Toutefois, les niveaux atteints demeurent très élevés pour l’accessibilité économique des couches vulnérables.

Les niveaux élevés de prix au mois de juillet 2023 semblent avoir des répercussions négatives sur le pouvoir d’achat des ménages centrafricains.  La valeur monétaire de la ration « Vivres » distribué par le PAM composée de 250 g des céréales, 150 g de légumineuse, 40 g d’huiles et 5 g du sel par personne et par jour (dimensionné par ménage de 5 membres et sur 30 jours) varie au mois de juillet 2023 entre 44 225 F CFA à Paoua (zone de production et d’intervention Cash) et 88 113 F CFA à Obo (Zone enclavée et d’intervention en vivres).

De même, les derniers résultats de l’enquête mVAM en date du 27 juillet 2023, indiquent une forte détérioration de qualité de consommation alimentaire passant le nombre de ménages affectés de 1 million 600 milles en avril 2023 à 1 million 800 mille personnes en juillet 2023.

Au regard de ce qui précède, les interventions monétisées (en cours et celles à planifier) doivent suffisamment tenir compte de la dynamique actuelle du marché et ses perspectives notamment avec le démarrage prochain (en octobre 2023) de la nouvelle campagne de commercialisation. Toutefois, l’évolution future de prix dépendra en partie de la conjoncture actuelle du carburant, de l’issue de la crise soudanienne actuelle et des politiques commerciales des pays pourvoyeurs de la RCA en produits de première nécessité (notamment avec les mesures restrictives d’exportation prises par les autorités camerounaises).