La situation de sécurité alimentaire dans le Nord-Ouest, pour la période allant du mois de Novembre au mois de Janvier 2020 n’a guère évolué dans le bon sens malgré le dégel apparent de la crise socio-politique créée par le phénomène de « pays lock ».

Les indicateurs de sécurité alimentaire dans le Nord-Ouest pour la période allant du mois de Novembre au mois de Janvier 2020 indiquent comme le trimestre précédent une situation d’insécurité alimentaire toujours inquiétante.

Les données collectées au courant du mois de décembre 2019 au niveau des ménages du département montrent une légère augmentation du pourcentage de la population ayant une consommation alimentaire inadéquate et une détérioration importante de la diversité alimentaire, particulièrement dans le haut Nord-Ouest. En fait, suivant les résultats de l’enquête de suivi de la sécurité alimentaire et nutritionnelle de l’OSANO, le pourcentage des ménages avec une consommation alimentaire limite et pauvre est passé de 84% en septembre 2019 à 87 % en décembre de la même année. La situation reste encore plus préoccupante dans le bas Nord-Ouest que celle du haut-Nord-Ouest, mais une détérioration de la consommation alimentaire est à noter au niveau de la zone Nord-Ouest HT02.

En effet, toujours plus de 60 % de la population de la zone HT01 (Bombardopolis, Baie de Henne, Jean Rabel etc.) ont une consommation alimentaire pauvre. La situation de la consommation alimentaire s’aggrave au niveau du haut Nord-ouest en comparaison avec le précédent trimestre (Aout-Septembre et Octobre 2019). Le pourcentage de ménages avec une consommation alimentaire pauvre est passé de près de 16 % dans la Zone HT02 (Port-de-Paix, Saint-Louis, etc.) à plus de 40 %.

En ce qui concerne, l’indicateur de la diversité alimentaire, par rapport au premier trimestre, une détérioration de la diversité alimentaire des ménages du Nord-Ouest est aussi observée. En effet, dans la zone du Nord-Ouest HT01, plus de 78% des ménages ont une faible diversité alimentaire contre 71 % au précédent trimestre. De même pour la zone du Nord-Ouest HT02, 60% des ménages ont une faible diversité alimentaire contre 34 % des ménages pour le trimestre antérieur. Le pourcentage des menages ayant une faible diversité alimentaire dans le haut Nord-Ouest est augmenté de près de 30 points de pourcentage entre le premier trimestre et le deuxième trimestre.

En évaluant les facteurs déterminants de richesse dans le département du Nord-Ouest tant au niveau des ménages de la Zone HT01 (Zone littoral sèche maïs et charbon) du bas Nord-Ouest que ceux dans la zone HT02 (zone tubercule et horticulture) du haut Nord-ouest, on s’en rend compte que les structures socio-économiques du département ont été, durant la crise, sérieusement endommagées.
En considérant, l’ensemble des stratégies mise en oeuvre par la population du Nord-Ouest pour se procurer de la nourriture durant la période considérée, dans l’ensemble du département, 28.1% des ménages recourent à des stratégies de crise pour se procurer de la nourriture et près de 5% aux stratégies d’urgences.
Les ménages de la zone Nord-Ouest HT01 utilisent plus de stratégies de crise (62.9 %, contre 46.2% pour la zone HT02) alors que ceux de la zone HT02 recourent davantage aux stratégies d’urgences (plus de 7% contre 4% pour la zone HT01).