RÉSUMÉ DE LA SITUATION DE SECURITE ALIMENTAIRE DANS LE NORD-OUEST

Les indicateurs de sécurité alimentaire dans le Nord-Ouest pour la période allant du mois de septembre au mois d’octobre 2019 indiquent une situation d’insécurité alimentaire inquiétante. 

Les données collectées au niveau des ménages montrent que la situation est plus préoccupante dans le bas Nord-Ouest que celle du haut-Nord-Ouest.

En effet, plus de 60 % de la population de la zone HT01 (Bombardopolis, Baie de Henne, Jean Rabel etc.) ont une consommation alimentaire pauvre contre près de 16 % dans la Zone HT02 (Port-de-Paix, Saint-Louis, etc).                                                           

De même pour la diversité alimentaire, plus de 70 % des ménages de la zone HT01 ont une faible diversité alimentaire (71 %) et 34 % des ménages de la zone HT02 ont une faible diversité alimentaire.

En considérant les facteurs déterminants de richesse tant au niveau des ménages dans la Zone HT01 (Zone littoral sèche maïs et charbon) du bas Nord-Ouest que ceux dans la zone HT02 (zone tubercule et horticulture) du haut Nord-ouest, on constate une détérioration des structures   socio-économiques du département.

En effet, suivant le dernier rapport de l’IPC (Cadre intégré de Classification de la Sécurité Alimentaire) publié en octobre 2019 par la CNSA, un total de 259,537 personnes soient 46 % de la population dont 93,767 en phase quatre (Ph 4) se trouvent, actuellement, confrontés à de grandes difficultés pour se donner à manger.  Une situation qui tend à s’aggraver pour atteindre le niveau de 47% de la population Nordouésienne d’ici mars 2020.  Ce qui représentera près de 60,000 ménages.

Cette situation de grave insécurité alimentaire aigüe dans ce département tient d’une part, de la persistance du phénomène de la sécheresse qui s’installe dans ce département depuis 2017 ayant affecté la production des principales cultures de la zone de Moyens d’existence (ZME) HT01 aussi que celle de HT02.  Les cultures comme les céréales (maïs et sorgho) et les légumineuses (pois congo, haricots, pois de souche, etc.), les racines et tubercule, comme la patate douce, le manioc les ignames ont accumulé des pertes de récoltes allant jusqu’à 60- 70 (évaluation conjointe OSAN-NO et partenaires, 2019)

D’autre part, du contexte socio-économique et politique dans lequel le pays est tombé depuis juillet 2018, qui a fait grimper l’inflation en dépréciant la monnaie nationale et paralyser l’ensemble des activités économiques. Cette situation alarmante a fait basculer une grande partie des ménages du Nord-Ouest (les plus vulnérables) dans une grande précarité.  Dans plusieurs sections communales du bas Nord-Ouest, les habitants ne vendent essentiellement du bétail (caprins et ovins) très jeunes et non encore sevré. Une action urgente s’impose pour ces populations en situation de survie.