Fin juin, les premières étapes de la saison des pluies touchent à leur fin. Jusqu'à présent, la saison des pluies 2022 en Afrique de l'Ouest a été caractérisée par des conditions variables. Au cours du mois, les déficits pluviométriques ont été particulièrement prononcés au cours de la première décade de juin et ont principalement touché le centre du Sahel (ouest du Niger, nord-est du Burkina Faso, est du Mali), le centre du Mali, l'est de la Guinée, l'ouest de la Côte d'Ivoire, le sud-ouest du Cameroun et le bassin du lac Tchad. Au cours du mois de juin, les précipitations se sont améliorées et ont compensé une partie des déficits de début de campagne enregistrés dans les régions les plus occidentales de l'Afrique de l'Ouest (Sénégal, sud de la Mauritanie, Guinée-Bissau), ainsi que dans le centre du Burkina Faso, le centre du Tchad et le centre du Niger . Les pays côtiers dont le Bénin, le Togo, le Ghana, certaines parties du Nigéria et du sud du Cameroun, ainsi que le sud-est de la région (sud du Tchad et RCA) ont bénéficié de conditions pluviométriques favorables en juin.
Au cours des deux (2) derniers mois (mai-juin 2022), les conditions reflètent les tendances observées en juin, avec des conditions globalement mitigées dans la région. Alors que certaines zones, notamment les parties ouest (Sénégal, sud de la Mauritanie, Guinée-Bissau), sud (Ghana, Bénin, Togo) et sud-est (sud du Tchad, RCA, sud du Cameroun) de la région ont connu des précipitations supérieures à la normale, les pluies saisonnières normales à inférieures à la normale dans le reste de l'Afrique de l'Ouest. Particulièrement dans le Sahel central, le bassin du lac Tchad, le nord-ouest du Nigeria et l'ouest de la Côte d'Ivoire, des déficits pluviométriques modérés à sévères ont été enregistrés au cours de cette période. Bien qu'en particulier dans les zones sahéliennes, il est peu probable qu'elles aient un impact significatif sur la saison agricole, qui commence généralement un peu plus tard, la progression des pluies dans ces zones devra être surveillée de près.
Les conditions de végétation sont inférieures à la moyenne sur une vaste zone du Sahel, de l'ouest du Mali à travers le Burkina Faso et le nord du Nigeria jusqu'au sud du Tchad. Les déficits de végétation sont particulièrement prononcés dans les parties orientales de la région (au nord (Bénin, Togo et Nigéria) et au sud du Tchad). Dans certaines régions, ces conditions devraient s'améliorer en raison des pluies supérieures à la normale reçues entre la mi et la fin juin. En revanche, des conditions de végétation supérieures à la normale peuvent être observées au Sénégal, au nord du Niger et au Tchad, où des précipitations supérieures à la normale ont été enregistrées début juin.
Les prévisions à court terme indiquent que d'ici début juillet (10 juillet 2022), les précipitations saisonnières seront probablement supérieures à la moyenne dans la partie ouest de la région (au Sénégal, au sud de la Mauritanie, en Guinée Bissau) ainsi que sur l'ouest de la Guinée, la Sierra Leone, l'ouest du Libéria ainsi que le sud-est du Cameroun et la RCA. Cela pourrait partiellement compenser les déficits pluviométriques dans les parties occidentales du Sahel (Sénégal, sud de la Mauritanie et Guinée Bissau) et conduire à des conditions plus favorables au début de la saison de croissance.
Selon la prévision saisonnière PRESASS 2022, des précipitations saisonnières moyennes à supérieures à la moyenne sont attendues dans la majeure partie de la ceinture sahélienne (du Sénégal au Tchad), y compris le Cap-Vert. Des précipitations moyennes à inférieures à la moyenne sont attendues dans le sud-est du Nigeria et le sud-ouest du Cameroun. La prévision saisonnière suggère également un début de saison précoce à normal, avec des épisodes de sécheresse plus courts que la normale durant la première moitié de la saison des pluies sur l'ensemble de la zone sahélo-soudanienne.