Cluster SA : Note de Plaidoyer en faveur d'une Réponse Coordonnée et Mise à l'Echelle de Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle du COVID-19 au Mali Juin2020

L'insécurité alimentaire et nutritionnelle au Mali n'a plus un caractère saisonnier et affecte une partie de la population toute l’année : les besoins n’ont jamais été aussi élevés depuis 2014.

Les estimations du Cadre Harmonisé de mars 2020 (pré-COVID) ont anticipé que les besoins devraient atteindre 5 millions de personnes pendant la période de soudure 2020 (juin-août) dont plus de 1.3 million en insécurité alimentaire sévère soit une augmentation de 107% par rapport à la période de soudure 2019.

La situation nutritionnelle demeure particulièrement préoccupante dans les régions du centre et du nord avec des prévalences de malnutrition aiguë globale dépassant ou frisant le seuil d'alerte de 10% et parfois dépassant le seuil d’urgence de 15% dans le cas de Ménaka.

Le nombre d’incidents de sécurité répertoriés au Mali est actuellement à un niveau extrêmement élevé. Cela a entraîné des mouvements importants de population ; le nombre de personnes déplacées internes (PDI) s’élevant désormais à 250,0002. Par ailleurs, la dégradation de la situation sécuritaire au Niger et Burkina Faso voisins constitue également un facteur d’aggravation du contexte humanitaire au Mali, avec pour corollaire des mouvements mixtes de populations le long des frontières avec une intensification des problèmes de protection dans la région du Liptako Gourma.

À cette situation déjà alarmante, s’ajoutent les effets attendus du COVID-19, au niveau sanitaire, mais surtout dans leur dimension socio-économique.

Le COVID-19 risque de renforcer encore plus l’insécurité alimentaire, à cause de :

• La baisse de l’activité économique : Selon les prévisions du Gouvernement et de la Banque Mondiale, le COVID-19 aura un impact significatif sur le taux de croissance de l’économie malienne qui chuterait de 5% (projection initiale) à 0,9%3 ;

• La baisse des transferts monétaires issus de la migration de 20% à 30% de l’Europe vers l’Afrique selon la Banque Mondiale. L’économie malienne dépend à 6% des transferts de la diaspora en 2018 ;

• La demande intérieure faible ;

• La perturbation des approvisionnements des marchés en denrées alimentaires domestiques et importées ;

• La baisse des forces productives à cause du nombre grandissant des cas de contagion parmi la population productive.

 

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